Episode VIII

22 Février 1717

L’aube pointe déjà le bout de son nez et nous avons encore fort à faire dans cette ville.

Selon le carnet retrouvé, Israël Hands va débarquer dans 10 jours pour récupérer son butin mais la flotte de Woodes Rogers est à 2 jours du port.  Il nous faut choisir entre prendre la fuite avant l’arrivée de Rogers ou rester afin d’entrer en contact avec Israël Hands.

Nous choisirons bien sûr de rester à Wilmington, nous sommes des pirates et l’appât du gain l’emporte toujours.

Nous distribuons le butin trouvé dans la cache d’Israël Hands à l’équipage, les blessés se font soigner et Jean-Sébastien de la Fourche dort depuis qu’il a écrit les dernières pages de ce carnet.

Je décide donc d’aller fureter en ville afin d’enquêter sur le gouverneur véreux de Wilmington.

Le gouverneur se nomme Ron Foster. J’apprends que c’est un homme possédant une influence importante et de nombreux accord commerciaux, notamment avec les Bahamas (Nassau) et donc en relation proche avec Wood Rodgers.  Et comme nous l’avons déduit de la lettre commanditant le meurtre de Fleur, c’est un homme corruptible.

Il a lancé un avis de recherche pour Adam Foster, son petit-fils. Adam est accusé de vol et de piraterie. Apparemment il y a quelques différents au sein de cette famille.

Il y a également un avis de recherche pour Thomas Foster, père d’Adam Foster. Celui-ci est porté disparu.

De retour sur le navire, je propose que l’on place des pièges dans la cache des pirates d’Israël Hands. Nous pourrons prendre l’avantage lors d’une embuscade visant à capturer Israël Hands et à lui soutirer le maximum d’informations pour notre quête vers le trésor de Barbe Noire.  Le plan est accepté. Je donne alors les ordres à l’équipage pour ramener les matériaux nécessaires à la mise en place des pièges.

L’équipage en mission, le second, M. Stanford, est venu me voir pour me questionner à propos de Woodes Rogers qui nous suit à la trace. Cela signifie sans doute que nous avons une nouvelle fois une taupe à bord. J’indique également à M. Stanford que la lame qu’il possède est passée de main en main en portant à chaque fois malheur à son porteur !  James Foster, mort bravement et «  comme un homme » au combat, la souris activement recherché par la garde anglaise, notre bon capitaine massacré par le Golgoth devant la cache après avoir acheté l’épée à la souris. Je mets en garde le second que cette lame est certainement l’objet que recherche Woodes Rogers.

Il part ensuite interroger la souris sur le même sujet. Je le vois s’arracher les cheveux tant ce jeune la souris lui donne du fil à retordre pour obtenir quelques informations.

Nous apprenons par la suite grâce à un soldat qui crie sur le port, que tous les bateaux seront perquisitionnés le lendemain, par l’autorité du gouverneur. Le capitaine est parti négocier des bons de cargaisons afin que nous puissions passer pour des marchands lorsque les gardes débarqueront.

Je conseille rapidement l’équipage, parce que j’ai toujours de bonnes idées, moi. L’équipage revient avec le matériel pour piéger la cache, mais ils n’ont pas rigoureusement suivis mes consignes. Le matériel est mal dimensionné, les cordes trop petites, les pelles en mauvais état. Je ne comprends pas, mes ordres étaient pourtant si clairs et si précis. Je les renvoie chercher du matériel de meilleur qualité. Quel temps perdu !

À la tombée de la nuit, les navires de Rogers arrivent au port et les anglais débarquent en nombre.

Ils réservent des établissements en nombre pour les soldats. Ils vont rester un moment à quai. Woodes Rogers en personne a fait le déplacement. Ça s’annonce plus corsé que prévue. 

Les gardes circulent avec des portraits et vont effectuer des recherches à la capitainerie. Tout ça s’annonce de plus en plus compliqué.

24 Février 1717

Au petit matin, nous sommes réveillés par la garde Anglaise qui annonce sur les quais qu’ils vont monter sur les bateaux et les fouiller. Ils emploieront la force si besoin.

Nous rassemblons l’équipage sur le pont. Je donne les points clés aux pirates afin qu’ils agissent comme des marchands. Je leur donne également l’ordre de cacher toutes les pierres précieuses et armes. Le second en profite pour cacher la lame tant convoitée sous une planche démontée à cet effet.

Le mousse profite de la foule sur les quais pour sortir du navire et échapper à la fouille des gardes. Il est parti au bordel bien sûr.

Les soldats anglais se déploient sur tout le quai et montent à bord de plusieurs bateaux simultanément.

20 gardes anglais montent sur l’Ecureuil. Nous coopérons. Je jette un regard aux matelots, ils serrent tous les dents en envoyant des regards meurtriers aux anglais … Je pensais pourtant une nouvelle fois que mes ordres avaient été compris…passer pour des marchands … Un des matelots m’indique que quelques lames sont cachées sous les cordes devant le mât.

Les gardes fouillent méticuleusement le navire.

Ils trouvent des diamants dans les canons, quelques armes mais surtout, ils trouvent la lame que le second avait caché. Ils nous mettent devant le fait accompli. Et pour aggraver notre cas, ils remarquent que j’ai fait quitter le navire à des personnes recherchées par la garde anglaise.

Le commandant anglais nous met donc aux arrêts, insistant sur le fait que nous aurions droit à un jugement, avant de passer évidemment par la potence pour acte de piraterie. Notre capitaine essaie de corrompre le commandant en lui offrant l’ensemble de notre butin mais en  vain… Le commandant lui proposera uniquement d’épargner la vie du capitaine.

Je cris alors « MOUSSAILLONS » haut et fort, qui était le signal pour se rebeller contre les gardes. Perdu pour perdu nous ne serons pas capturés vivant !

Nos vaillants pirates attrapent les armes cachées à proximité. Le second et moi-même recevons une épée pour passer à l’attaque. Les anglais sont surpris et se font assaillir rapidement.

A peine ai-je tourné la tête pour observer le commandant anglais que le second l’avait déjà tranché de bas en haut par la ceinture avec une violence impressionnante, un sourire sadique aux lèvres. La lame ressortait même par la gorge.

Voyant leur commandant en pièce, les gardes sont désemparés et nous les achevons rapidement. 

La situation n’est cependant toujours pas à notre avantage, par chance les autres gardes ne nous ont pas encore vu.  Nous décidons alors de cacher les corps dans les cales et de les dévêtir afin de nous déguiser en soldats anglais.

Nous voulons prendre le chemin de la cache des pirates d’Israël Hands mais Bebert qui jusque-là se faisait discret nous fait un signe en nous montrant le Duke, le navire militaire de Woodes Rogers.

Par chance le second est anglais et sait parler comme les gradés de l’armée anglaise. Il prend alors les « épaulettes »  du commandant Anglais.

Par  chance encore, les armes prisent aux marchand que nous avions attaqués durant notre voyage étaient de facture militaire. Les déguisements n’en seront que plus efficaces.

Les équipages prennent les effets de valeurs de notre navire. Nous faisons nos adieux à ce bateau. J’envoie rapidement un membre de l’équipage chercher le mousse.

Nous prenons la direction du Duke avec en tête le second.

Nous traversons les quais. La supercherie a fonctionné à merveille.

Arrivé devant le duke, M. Stanford amadoue les gardes pour nous laisser monter à bord. Ils sont 10 sur le pont, et probablement beaucoup moins en-dessous.

Nous descendons les effets à la cale. Deux gardes sont présents. L’équipage les tue tous les deux sans un bruit. Nous restons dans la cale et attendons de pied ferme le reste des gardes. Le second donne alors l’ordre aux soldats anglais de descendre à la cale afin d’aider à ranger les objets saisis. Les anglais se rendent compte de la supercherie trop tard et nous les assassinons tous. Nous retournons sur le pont.

Le quai s’agite. Nous sommes découverts. Le mousse et l’autre remontent à bord in extremis. Nous larguons les amarres et déployons les voiles.

Nous essuyons des tirs de mousquet depuis les quais mais inefficaces. Woodes Rogers arrive sur les quais et nous voit partir avec sa frégate. J’ai cru apercevoir une marque de respect dans son regard.

Mais nous ne sommes pas sortis d’affaire, nous fonçons droit sur le barrage…

Jean-Sébastien de la Fourche, réveille toi maintenant !